AccueilDroitActualité du droitDenis Raynal : « Nous vivons un Big bang, mais nous avons tous les atouts pour demain »

Denis Raynal : « Nous vivons un Big bang, mais nous avons tous les atouts pour demain »

Denis Raynal arrive au terme de son mandat à la présidence de l'ACE. Après avoir présenté les temps forts du Congrès de Juan-les-Pins, il retrace les trois années passées à la tête de cette Association des avocats conseils d'entreprises. Il annonce, par ailleurs, fort et clair, sa volonté de poursuivre son engagement au service de ses confrères, au sein du Conseil de l'Ordre du barreau de Paris, cette fois.
Denis Raynal : « Nous vivons un Big bang, mais nous avons tous les atouts pour demain »

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Affiches Parisiennes : Le thème de ce 26e Congrès est “Réussir !” Que souhaitez-vous valoriser ? La réussite de la profession ? Des avocats d'affaires ?

Denis Raynal : Notre profession devrait envisager plus sereinement son avenir ; nous vivons un Big bang, mais avons tous les atouts pour demain et devons promouvoir les moyens de nous adapter. Au terme de ma troisième et dernière année de mandat, après le Congrès d'Ajaccio sur le thème “Moteur” et celui de Strasbourg autour des “Ouvertures”, nous voulions aborder le thème positif de cette adaptation et clore cette trilogie.

Nous avons agrémenté “réussir” d'un point d'exclamation, pour induire la réflexion. Notre “réussir” est un peu différent de la réussite à proprement parler, c'est la démarche d'adaptation au monde nouveau qui nous intéressera. Il est, selon nous, nécessaire que la profession d'avocat passe collectivement par cette analyse pour construire son avenir. Nous organisons des ateliers et des thématiques qui gravitent autour de cette idée fondamentale de transformation positive afin qu'à l'issue du congrès, les avocats rentrent dans leur cabinet avec cet état d'esprit, cette conscience des opportunités que nous pouvons saisir, avec de nouveaux objectifs professionnels et peut-être même personnels, et la farouche volonté de les atteindre.

A.-P. : Vous arrivez au terme de votre mandat. Quels sont les grands combats qui ont marqué ces trois années passées à la présidence de l'ACE ?

D. R. : Mon mandat s'inscrit dans l'Histoire de l'ACE dont nous avons fêté les 25 ans l'année dernière. Je me garderai bien de faire un bilan de mon action. Je laisse le droit d'inventaire à mes successeurs. En tout cas, j'ai essayé de poursuivre la marche de plus en plus active de notre association dans le cadre de l'écosystème professionnel. Je pense que nous avons consolidé une véritable vision politique, désormais mieux reconnue. Nous avons initié et suivi de nombreux chantiers, en étant extrêmement actifs aussi bien sûr des sujets comme le statut de l'avocat salarié en entreprise ou la multiprofessionnalité. Nous avons essayé de tracer le cadre dans lequel évoluait l'avocat pour lui apporter des solutions d'avenir. Nous venons de publier sur ce thème un ouvrage collectif, “Mutations dans l'univers des avocats, tectoniques et horizons”, qui a eu un retentissement très positif sur la notoriété de l'association. Nous sommes aujourd'hui perçus comme un syndicat capable, avec humilité, à la fois de présenter des solutions techniques dans les différents domaines du droit, grâce aux meilleurs spécialistes, et de proposer des réflexions et des actions pour la profession. Pour ce faire, nous avons créé “Luna”, notre Laboratoire de l'Univers des Avocats, qui nous a notamment permis d'offrir, une contribution élaborée dans le cadre du rapport Haeri.

D'une manière générale, nous avons également été actifs auprès des institutions et des Pouvoirs publics. À ce titre, nous sommes intervenus dans le cadre des projets de réformes. En tant que fine politique, ma successeure aura à cœur de poursuivre le déploiement du syndicat qui réunit actuellement beaucoup de forces vives de la profession.

A.-P. : Vous passez le flambeau à votre première vice-présidente, Delphine Gallin. Est-ce la première fois que l'ACE va être présidée par une femme ?

D. R. : Oui, c'est la première fois que l'association va être présidée par une femme, mais surtout par une personne extrêmement compétente, appréciée de tous et qui a déjà fait ses preuves. Elle a déjà assuré deux mandats au Conseil national des barreaux. Elle y a été présidente de la commission du statut professionnel de l'avocat. Elle est donc déjà en phase avec nos réflexions sur la profession. Elle connaît bien son organisation et a l'habitude de discuter avec les Pouvoirs publics. Elle est actuellement membre du Conseil de l'Ordre du barreau de Marseille. C'est un véritable plaisir, pour un président sortant de l'ACE, de pouvoir passer le relais à une personne de cette qualité, reconnue au sein du syndicat et bien au-delà, pour ses engagements, notamment sur le sujet de l'interprofessionnalité.

A.-P. : Vous êtes, de votre côté, candidat aux prochaines élections du Conseil de l'Ordre du barreau de Paris, en binôme avec Bénédicte Bury ?

D. R. : En tant que président sortant de l'ACE, après avoir participé à de nombreux combats pour la profession, je souhaite que mon engagement puisse se poursuivre au sein d'une autre instance, eu égard à ma connaissance des réseaux, à ma connaissance de l'évolution de notre profession et des autres professions du droit ou du chiffre, des nouveaux métiers, des prochains métiers... J'aimerais transmettre ma vision d'avenir et travailler au côté du bâtonnier et du vice-bâtonnier, pour contribuer au sein du Conseil de l'Ordre, à améliorer l'efficience des services proposés, à rapprocher les confrères de l'institution, veiller au traitement des ressources de l'Ordre au profit des avocats et à la préservation de la CARPA. Je souhaite sensibiliser et accompagner la profession dans les grandes mutations en cours, en termes de structures, de mobilité professionnelle, d'interprofessionnalité, de nouveaux métiers, vers les horizons nouveaux, notamment pour ceux de nos confrères qui, manifestement, n'ont pas encore intégré les incidences des transformations qui se mettent actuellement en place.

A.-P. : Pouvez-vous rapidement présenter Bénédicte Bury ?

D. R. : Je suis ravi de cette candidature commune avec Bénédicte Bury. Nous témoignons tous les deux d'un engagement fort et désintéressé pour la profession et les confrères du barreau de Paris. Nous nous connaissons depuis longtemps et nous avons l'habitude d'œuvrer ensemble. Nos approches sont complémentaires. Bénédicte est plus spécialement axée sur la RSE, la formation professionnelle et le social. Elle a fondé l'ACE-JA et est vice-présidente de l'ACE. Elle occupe de nombreuses fonctions ouvertes sur les autres, fourmille d'idées neuves et s'applique à les mettre en action, notamment au travers de forums. J'ai, de mon côté, une vue tout aussi moderne et créative de la profession mais aussi cette sensibilité qu'un cabinet d'avocats est d'abord une entreprise et que cette dernière doit prendre conscience qu'elle intervient sur un marché concurrentiel, sans oublier le rôle sociétal de ses praticiens, garants de la démocratie.

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