Une dégradation marquée du climat social
Du côté des salariés et des managers, le constat est sans appel : 53% d’entre eux estiment quele climat social dans leur entreprise s’est dégradé depuis un an. Chez les salariés, ce sentiment de dégradation du climat est en hausse de 6 point par rapport à l’année précédente. On observe dans les réponses de ces derniers une forte baisse de tous les indicateurs de climat : les salariés sont moins satisfaits du climat au sein de leur équipe (-14%) et de leur emploi actuel (-12%), moins fiers de travailler dans leur entreprise (-7%), moins motivés par leur poste actuel (-13%), moins confiants en l’avenir de l’entreprise (-11%).
Les DRH, eux, n’ont pas la même perception : 43% d’entre eux estiment que le climat social dans leur entreprise est identique à l’année précédente.
A l’intérieur de l’entreprise, un « micro-climat » relativement préservé
Bonne nouvelle toutefois : les salariés posent un regard plutôt positif sur leur manager. 64% des salariés constatent en effet que leurs managers ont confiance en eux et 49% disent pouvoir compter sur eux en cas de difficultés au travail. Un jugement positif qui reste néanmoins timide à certains égards : plus de la majorité des salariés ne se sentent pas reconnus dans leur travail par leur manager (54%) et seul un tiers d'entre eux considèrent d'une part que leur manager contribue au développement de leurs compétences (33%), d'autre part que celui-ci leur fait un retour régulier sur leurs résultats et la qualité de leur travail (34%).
Une sérieuse alerte sur les risques psycho-sociaux
C’est probablement sur ce volet que les résultats sont les plus alarmants : 53% des salariés et 68% des managers déclarent subir unstressrégulier dans leur travail. Et comme pour accabler le constat, 71% des DRH pensent que leurs salariés subissent effectivement un tel stress.
Autre chiffre-clé marquant : un quart de la population concernée par l’étude déclare avoir été victime d’un problème psychologique grave au cours de sa carrière, comme la dépression ou le fameux burn-out (26% des salariés, 22% des managers).
La conscience professionnelle des salariés et des managers reste forte
Malgré la dégradation du climat social, ils sont 71% des salariés à se dire impliquer dans leur travail. Une motivation envers et contre tout ? Pas vraiment puisque ce baromètre révèle également qu’ils ne sont que 46% à être motivés par leur poste et, qu’en cas d’insatisfaction, 42% des salariés ont tendance à poursuivre leur activité en levant le pied. Une insatisfaction qui pourrait donc coûter cher aux entreprises.
Mais des entreprises qui peuvent aussi compter sur leurs « bons élèves » : 92% des managers se déclarent impliqués dans leur travail, 81% considèrent que leurs activités sont variées et intéressantes, 75% sont fiers de faire partie de l’équipe managériale, et 67% sont motivés par leur poste.
La rémunération, premier motif de motivation au travail
A la fois dérangeant et sans surprise, la rémunération est la première des motivations au travail pour les salariés devant l’intérêt et la variété du poste, ainsi que l’image de l’entreprise. Virginie Loye, manager d’offre et d’expertise RH chez Cegos précise toutefois que ces chiffres sont à nuancer selon les catégories socio-professionnelles.
Vie personnelle, vie professionnelle : une frontière de plus en plus floue
32% des salariés répondants affirment ne pas réussir à séparer convenablement leur vie professionnelle de leur vie de famille, un résultat en hausse de 6 points par rapport à l’année 2013. Ils sont également 6 managers sur 10 à travailler sur leur temps personnel. Pourtant, 63% des DRH estiment que la politique RH de leur entreprise permet de préserver un bon équilibre entre les « deux vies ».