Le confinement et la crise sanitaire ont rappelé le rôle primordial des conditions de logement pour la qualité de vie des Franciliens. Le télétravail a notamment été renforcé et a intensifié l’usage de son domicile. Depuis ces périodes, différentes enquêtes ont été menées et ont mis en évidence le manque d’espace comme l’une des principales insatisfactions des habitants de l’Île-de-France.
Les Franciliens considèrent que disposer d’un logement adapté est un facteur essentiel de bien-être, et de santé. Cependant, la suroccupation, déjà élevée dans la région, continue de s’accroître. Pour l’identifier, l’Insee se base sur une norme d’occupation qui considère que chaque ménage devrait disposer de suffisamment d'espace et d'un nombre de pièces permettant de préserver l'intimité de chacun de ses occupants.
Une aggravation du phénomène entre 2008 et 2018
De 2008 à 2018, le taux de suroccupation a augmenté de 0,6 point en Île-de-France alors qu’il s’est stabilisé sur le reste de la France métropolitaine, révèle l’institut Paris Région. Sur cette période, ce phénomène s’est polarisé en petite couronne mais s’est diffusé en grande couronne. Le parc locatif social est fortement touché avec une accentuation de l’ordre de 2,2 points, qui s’explique par l’absence d’alternative financièrement accessible dans le privé, ce qui provoque l’allongement des durées d’occupation et des cohabitations prolongées subies, notamment pour les jeunes ou les couples qui se séparent par exemple.
2,7 millions de franciliens à l’étroit
En 2018, il a été annoncé que 22 % de la population régionale vivait à l’étroit, soit 2,7 millions de riverains. Cette suroccupation est deux fois plus fréquente que sur le reste de l’Hexagone et touche 520 000 personnes seules. L’autre partie des occupants vit dans des ménages de deux personnes ou plus et concernent pour 33 % des familles monoparentales et 50 % des jeunes de moins de 25 ans qui sont locataires dans 80 % des cas.
Une concentration spatiale
La suroccupation est plus importante en cœur d’agglomération, en effet 1,5 million des Franciliens qui vivent à l’étroit sont à Paris et en petite couronne. Ce sont 59 communes qui concentrent 54 % de ces ménages, des communes caractérisées par un parc dégradé dans le secteur privé et des logements à bas loyers dans le secteur social.