Après un conseil de défense consacré au Covid dans la matinée, le ministre de la Santé Olivier Véran a dévoilé ces dispositions. Alors que l'épidémie connaît un net regain depuis plusieurs semaines en France et ailleurs en Europe, l'attention se focalise en particulier sur les grandes villes, dont certaines seront placées en "rouge", "super-rouge" ou "écarlate", selon l'intensité de la circulation du Covid-19.
Dans les métropoles concernées, les préfets seront chargés d'annoncer les mesures locales rapidement, après concertation avec les maires. Alors que le Conseil scientifique appelle à des contraintes plus strictes dans les 20 grandes métropoles, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Lille et Marseille ont toutes déjà annoncé ces derniers jours de nouvelles restrictions pour tenter d'enrayer le rebond du virus qui a fait au moins 31 416 morts en France.
Dans ses scénarios de réponse à la crise – fermeture ou semi-fermeture des bars, visites limitées dans les Ehpad, limitations des rassemblements... – le ministre n'a cependant pas recommandé de reconfiner de centre-ville, mesure qui correspondrait plutôt à la catégorie d'urgence sanitaire.
Durcissement à Paris
Paris, où le taux d'incidence du virus est remonté en flèche et atteint désormais 204 cas pour 100 000, selon le ministère, va, à son tour, être soumise à des mesures plus strictes. Le taux de positivité est de 9,9 % dans la capitale pour la semaine du 13 au 19 septembre, avoisinant le seuil d'alerte.
Lors d'une réunion lundi entre l'Agence régionale de santé d'Île-de-France, la Mairie et la Préfecture de police de Paris, ont envisagé l'interdiction de vente d'alcool à partir de 20h, l'interdiction de tout rassemblement au-delà de 10 personnes, ainsi que la baisse de la jauge maximale autorisée pour les grands rassemblements à 1 000 personnes. Aucune mesure ne serait en revanche envisagée pour les Ehpad de la région parisienne, les transports, ni de restrictions d'horaires pour les bars et restaurants, rejetées catégoriquement par la maire de Paris Anne Hidalgo. La mairie de Paris met en garde contre des mesures trop contraignantes qui handicaperaient la vie économique et sociale.
« Nous, nous appelons à la vigilance : nous allons vivre longtemps avec ce virus, il faut faire quelque chose de vivable. L'objectif c'est de se protéger mais il faut laisser une vie sociale se faire », selon Anne Souyris, adjointe de la maire de Paris chargée de la Santé. « Si on interdit encore toute manifestation dehors, qu'allons-nous faire des manifestations culturelles du type Nuit Blanche (prévue le 3 octobre) ou les cinémas en plein air ? » s'est-elle interrogée.