Cette étude annuelle a été réalisée par l'Amchan et la société Bain et Company en octobre 2012 auprès des filiales françaises d'entreprises américaines, représentant 39 000 employés et plus de 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Les chiffres avancés synthétisent les réponses de 52 de leurs décideurs, ont-elles précisé dans un communiqué.
L'étude fait apparaître une nette dégradation de l'attractivité de la France. Par rapport à l'année 2011, où 56 % des répondants avaient une bonne image de la France, ils ne sont plus que 22% cette année et 54% estiment que la situation dans leur secteur s'est dégradée, contre 35% l'année dernière.
Chute encore plus vertigineuse, ils sont 39% à penser que leur siège implanté aux Etats-Unis a une perception négative de la France, contre 15% en 2011 et 9% en 2010. Quant à la crise des dettes souveraines en Europe, 73% pensent qu'elle est dommageable à leur activité.
Ce moral en berne est lié, selon l'étude, à une série de facteurs, au premier rang desquels figure l'alternance politique à la tête de l'exécutif au printemps, qui a un "impact négatif" pour 65% des décideurs interrogés.
Les décisions du nouveau gouvernement auront un impact négatif pour 85% en matière de fiscalité des entreprises et pour 73% en matière de fiscalité des particuliers. Les mesures pour l'emploi n'auront aucun effet pour 63% des répondants.
Seules les mesures de relance de la compétitivité, dont 20 milliards d'euros de crédits d'impôts aux entreprises, trouvent grâce aux yeux des investisseurs américains, qui sont 73% à prédire un impact positif ou très positif.
"Ce qui est important aujourd'hui, c'est de savoir comment la France va réagir pour mettre en valeur ses atouts d'innovation et de compétitivité afin d'attirer à nouveau les investisseurs étrangers", a déclaré Marc-André Kamel, responsable de l'étude.
Touche optimiste dans la morosité, près d'un quart (24%) de ces entreprises ont augmenté leurs effectifs en 2012 et la même proportion pense continuer dans le même sens en 2013 et 2014.
"Ceci est la preuve que la France a des atouts économiques qui, bien valorisés par des politiques publiques et privées, pourront être un levier important de développement économique", a commenté M. Kamel.