Régulièrement, les voies sur berges sont fermées pour quelques jours, voire pour plusieurs semaines, parce que la Seine déborde de son lit. Si la hauteur d’eau devait être supérieure, ou si une brèche devait survenir dans le dispositif mis en place, l’eau pourrait se répandre sur la voie publique.
L'Institut Paris Région a lancé un outil de simulation, réalisée avec des données fournies par l’État. Cette carte interactive dévoile les zones d’inondation potentielles provoquées par les crues des grands cours d’eau d’Île-de-France. Les emprises des zones inondées sont représentées ainsi que les impacts indirects sur les réseaux d’électricité, de gaz, d’assainissement et de chaleur urbaine.

12 arrondissements concernés
Loin de la grande crue de la Seine de 1910, qui avait vu le niveau d’eau monter de plus de 8 mètres et concerné tout Paris, une inondation du fleuve de 1 mètre pourrait déjà causer un grand nombre de dégâts dans la capitale. Pas moins de 12 arrondissements seraient concernés, c’est-à-dire tous ceux que la Seine traverse ou longe, accompagnés du 9e et du 11e.
Dans le détail, une crue d'1,15 m de la Seine impacterait 150 000 emplois, 110 000 personnes, et s'étendrait sur pas moins de 850 hectares dans la capitale. Sans surprise, du fait de leur localisation géographique et de leur étendue, les arrondissements qui pâtiraient le plus de cette crue seraient le 15, le 12e, le 8e et le 16e. Deux arrondissements sans contact direct avec la Seine seraient aussi touchés, mais dans une moindre mesure : le 9e et le 11e.
En termes de superficie, le 16e sera le coin de Paris le plus sous les eaux, avec plus de 200 hectares inondés. Presque 50 000 personnes seraient impactées dans le 15e, et 48 500 emplois seraient menacés dans le 8e.
« Ces cartographies sont issues de modélisations qui comportent des incertitudes », prévient tout de même l’Institut Paris Région. Lorsque surviendra la crue, la réalité de terrain pourra être différente de celle « prévue » par la carte.
Grâce notamment aux aménagements réalisés en amont (barrages réservoirs) et aux rehaussements des chaussées dans Paris, des crues qui, autrefois, inondaient les berges et les rues avoisinantes sont aujourd'hui maîtrisées et ont disparu.
1 % de probabilité qu’une crue survienne
Selon la Préfecture de police de Paris, chaque année, il y a 1 % de probabilité qu'une crue survienne à Paris. Le risque d’inondation est le premier risque naturel majeur pesant sur la capitale et la région Île-de-France. “Concernant la crue centennale de la Seine, la question n’est plus de savoir si elle se produira mais quand elle surviendra ? Une inondation à Paris pourrait être à l’origine de multiples dommages. L’interdépendance des réseaux entraînera des effets dominos qui fragiliseraient la ville ”, explique-t-on. Les conséquences d’un tel risque seront à la fois régionales, nationales et européennes. Selon des estimations de l’OCDE, le montant d’un tel risque à Paris et dans sa région pourrait ainsi s’élever à 30 milliards d’euros et toucherait profondément le PIB de la France.