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Publication du rapport Attali sur l’investissement de long terme

Présentation du rapport de Bernard Attali intitulé « Investir à long terme, urgence à court terme », fruit des réflexions menées par sa commission visant à financer la transition vers une économie durable.
Publication du rapport Attali sur l’investissement de long terme
© CC BY-SA 4.0

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Face à l’actuelle abondance de liquidités paradoxalement à l’insuffisance d’investissements longs, Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts a demandé à Bernard Attali, conseiller-Maître honoraire de la Cour des Comptes de réunir économistes et praticiens de la finance pour dégager quelques pistes de réflexions et d’actions en faveur d’une épargne vers l’investissement à long terme.

Les travaux, animés par Laurent Zylberberg, directeur des relations institutionnelles, internationales et Européennes à la Caisse des Dépôt, ont abouti à 21 propositions favorisant la transition vers une économie durable dans le rapport « « Investir à long terme, urgence à court terme », rendues publiques le 18 janvier dernier par la Caisse des Dépôts.

Ces réflexions à portée nationale et européenne seront déclinées dans le cadre de l’Association européenne des investisseurs de long terme (ELTI).

Investir massivement et durablement dès aujourd’hui

Enseignement tiré de la crise, au-delà des investissements urgents, la transition vers une économie durable, inclusive et résiliente doit être rapidement amorcée et nécessite de façon urgente des changements importants dans le financement de l’économie. Cela suppose des investissements massifs dès aujourd’hui, orientés vers le futur tout en étant sobres en ressources naturelles. Or, l’investissements de long terme en Europe reste insuffisant par rapport aux besoins liés à cette transition.

Triple objectif

Le rapport Attali a défini trois objectifs principaux dans le cadre de la mise en œuvre d’un investissement de long terme : mieux définir la notion d’investissement de long terme, mettre en évidence le chainon manquant entre les liquidités abondantes et les besoins massifs existants et proposer des pistes de réflexion permettant d’avancer sur ce sujet majeur pour une relance économique durable et soutenable.

Cinq idées fortes

Le rapport est construit autour de cinq axes majeurs.

Tout d’abord, parce que l’investissement de long terme ne doit pas uniquement relever de la durée ou son objet, une approche par les effets produits est devenue plus pertinente, favorisant la notion d’externalités positives, et non pas celles d’externalités négatives. Par ailleurs, la Commission du rapport relève les effets de la régulation sur les acteurs financiers et donc sur l’économie ne sont pas univoques et vont au-delà de son impact direct. Ces mécanismes, qu’ils soient issus du marché ou de nature réglementaire, tendent alors à privilégier les visions de court terme et ont tendance à défavoriser les investissements de long terme. Selon le rapport, le faible niveau d’investissement en Europe n’est pas dû aux liquidités ni aux besoins identifiés mais à la faible l’appétence au risque, d’autant qu’il n’est pas toujours rémunéré dans un contexte de taux bas. Autre idée forte du rapport Attali, les investisseurs publics ont une pleine légitimité qui les rend des actuers clés dans l’investissement de long terme.

Dans ce contexte, les pistes d’amélioration sont à rechercher dans plusieurs directions qui passent notamment par un accroissement de l’appétence au risque et par une plus grande clarté dans la capacité à savoir qui peut le prendre. Elles passent aussi par une plus grande discrimination entre les différents acteurs et les différents types d’investissements.

Des pistes de réflexion dans trois grands groupes

Les propositions formulées par le rapport sont d’ordre normatif, politique et institutionnel.

Les mesures d’ordre normatif concernent les acteurs financiers et non financiers et proposent notamment une prise en compte des investissements de long terme dans les critères de Maastricht, une prise en compte plus systématique d’une comptabilité extra-financière, une finalisation des négociations en cours sur la taxonomie, l’intégration dans les calculs prudentiels d’éléments de long terme actuellement mal évalués ainsi que l’assouplissement des contraintes d’utilisation de l’épargne réglementée pour diversifier son utilisation.

D’autres propositions se veulent être des incitations politiques fortes portées par les acteurs publics. Elles prévoient un élargissement des lois de programmation budgétaires à vocation plus contraignantes et le développement d’une titrisation, organisée par des acteurs publics, qui serait encadrée et orientée vers l’investissement soutenable de long terme. Elles visent également le lancement d’un fonds destiné au financement d’entreprises engagées dans la réindustrialisation ou le raccourcissement des chaines d’approvisionnement, la mise en place d’une caisse de réassurance au niveau européen pour les risques industriels de moyen terme et enfin la mise en place, toujours au niveau européen, d’une instance chargée d’expliciter et de hiérarchiser les externalités positives.

Enfin, le rapport contient de possibles innovations institutionnelles permettant d’inscrire cette orientation dans la durée. Parmi elles, l’opportunité de négocier la mise en place d’eurobonds destinés à financer des projets européens structurants et l’idée de faire des entreprises et institutions publiques des exemples en matière de reporting extrafinancier.

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