Afin de mettre en avant la dynamique de reprise des entreprises françaises dans le contexte économique, notamment de fin des aides gouvernementales, et géopolitique actuel, le cabinet ARC a mené avec l'Ifop, une étude portant sur la problématique des délais de paiement des entreprises françaises au premier semestre 2022 et leur impact sur la gestion de trésorerie de ces dernières. Pour cela, les deux acteurs ont interrogé 202 entreprises de 50 salariés et plus entre le 19 mai et le 8 juin 2022. Il en est notamment ressorti que 75 % des entreprises considèrent les délais de paiement comme la variable d'ajustement à la crise pour gérer leur trésorerie.
Principales observations
Parmi les enseignements de l’étude, un pessimisme qui s’installe chez la plupart des dirigeants puisque plus de 70 % des sondés ne prévoient pas de croissance de leur activité au cours des six prochains mois et que plus de 21% en anticipent même le recul. Près de la moitié des entreprises interrogées estime qu’elles pourront effacer les effets de la crise sanitaire sur leur santé financière d’ici un ou deux ans. Pour 38 %, il leur faudra au minimum 3 ans.
Par ailleurs, 30 % des entreprises ne pensent pas pouvoir réussir à rembourser en même temps leurs créances, leurs investissements et leurs factures. Dans le détail, pour près de 6 entreprises sur 10, les banques se désengageront vis-à-vis des TPE/PME qui n'ont pas encore remboursé leur PGE utilisé et pour 46 %, l'arrêt progressif du "quoi en coûte" entraînera une augmentation du nombre de dépôts de bilan de leurs clients.
Il en ressort alors que 75 % des répondants pensent que les délais de paiement risquent de devenir une variable d'ajustement et d'augmenter afin de pallier les problématiques de trésorerie des entreprises. En effet, pour plus de 7 entreprises sur 10, c'est l'allongement des délais de paiement de leurs fournisseurs qui leur permettra de compenser leurs besoins en trésorerie, suivi du découvert bancaire. D'ailleurs, plus d'un quart des entreprises interrogées estiment que les délais de paiement de leurs clients se sont détériorés au cours des six derniers mois : de 19,9 jours en moyenne pour leurs clients PME et de 16,7 jours pour leurs clients Grands Comptes.
« Croissance en berne, prévisions de trésorerie inquiétantes, le pessimisme fait son retour dans les entreprises après l'euphorie du rebond en début d'année. Grâce au soutien mis en place par l'État depuis 2020, le tsunami des défaillances d'entreprises n'a pas eu lieu. Mais aujourd'hui, dans un contexte de disparition du "quoi qu'il en coûte", de reprise des contrôles Urssaf, de remboursement des PGE, de frilosité potentielle des banques, ..., les entreprises craignent une augmentation des dépôts de bilan de leurs clients et des retards de paiements. », commente Denis Le Bossé, président du Cabinet ARC.
« Les entreprises vont tout faire pour sécuriser le cash en réclamant le règlement de leurs factures clients et en retardant, en parallèle, celui de leurs fournisseurs. Que les délais de paiement deviennent une variable d'ajustement pour l'optimisation de trésorerie aura un impact direct sur des sociétés viables mais non payées, les mettant à risque, d'autant plus dans la conjoncture actuelle où 1 entreprise sur 5 anticipe un recul de son activité. Les principales victimes de ce phénomène seront les petites et moyennes entreprises, si précieuses à l'économie française », a-t-il ajouté.