Émanant notamment de l’OEE (Observatoire de l’épargne européenne), elles montrent que, sur les vingt dernières années, la part des entreprises hexagonales dans l’actionnariat des sociétés cotées françaises est passée de 25 à 20 % et celle des particuliers français de 25 à 10 % tandis que celle des investisseurs étrangers bondissait de 25 à 43 %. Parallèlement, la part des banques et sociétés d’assurance est restée autour de 8-9 %, et ne pourra guère augmenter car ces établissements ne peuvent investir dans des actifs risqués comme des actions sans les couvrir par des fonds propres, en raison de la directive européenne Solvency II. Les grandes entreprises françaises préfèrent céder leurs participations pour se recentrer sur leur activité principale. Les particuliers ont été échaudés par la récente crise financière et la fiscalité des revenus du capital a été alourdie.
Une idée logique serait de créer des fonds de pension français. Mais l’actuelle majorité s’y refuse pour ne pas écorner le dogme de la retraite par répartition. Un système devenu particulièrement injuste : les jeunes, bien que soumis à la crise, sont invités à financer les avantages acquis par leurs aînés…
Le capitalisme français est sous-capitalisé car pas assez rentable. Il est symptomatique de constater que le nombre de Livrets A est douze fois plus élevé que celui des PEA. Les Français préfèrent financer le déficit public plutôt que l’activité économique !