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“Atmos Avocats”, un nouveau nom pour une référence

La Selarl Huglo Lepage & Associés a changé de nom en se réinventant. Deux des quatre associés actuels, Marie-Pierre Maître et Alexandre Moustardier, tracent les grandes lignes de l'activité et du développement du cabinet.
“Atmos Avocats”, un nouveau nom pour une référence
AnnaMarchlewska

ActualitéInterview Publié le ,

Affiches Parisiennes : Le cabinet Atmos vient de naître, pouvez-vous dessiner les contours de la structure ?

Marie-Pierre Maître : Atmos n'est pas un nouveau cabinet d'avocats. A la suite du retrait de Christian Huglo et Corinne Lepage, la Selarl Huglo Lepage & Associés a changé de nom, au 1er janvier de cette année, pour devenir la Selarl Atmos Avocats. Nous incarnons donc la continuité de la structure juridique de la Selarl Huglo Lepage & Associés qui constitue pour nous un fondement essentiel pour se tourner vers l'avenir.

Alexandre Moustardier : Le changement de nom est également lié à notre volonté de regarder l'avenir tout en restant fier de notre passé. Corinne Lepage et Christian Huglo en font partie. Nous avons travaillé avec eux en étroite collaboration pour certains d'entre nous pendant près de 20 ans. La séparation est le résultat du constat commun d'une dualité de clientèle qui n'était plus lisible pour nos clients respectifs. Corinne Lepage défend des associations et mène des combats politico-judiciaires très légitimes plutôt tournés vers le grand public. Cette clientèle comprenait assez mal que les autres associés du cabinet continuent à avoir pour clients des grandes entreprises ou des industriels. Inversement, les entreprises que nous accompagnons admettaient de plus en plus difficilement les positionnements de notre cabinet. La situation n'était plus lisible.

M.-P. M. : Atmos est un clin d'œil à l'environnement. La Selarl Huglo Lepage & Associés était un cabinet de niche en droit public et plus particulièrement en droit de l'environnement. Nous restons très marqués en environnement, notamment en droit de l'environnement industriel avec la volonté de pérenniser et de développer notre activité en droit public des affaires en urbanisme et en construction. En quelques 20 ans de présence au cabinet, nous avons très largement contribué à construire son histoire, c'est pourquoi, nous avons choisi de conserver la structure et l'essentiel de ses forces vives en la rebaptisant “Atmos”. Atmos est également une nouvelle façon de voir le métier d'avocat. Nous nous voulons proches de nos clients et de leurs métiers, innovants, emprunts de technicité, au-delà de toute position de principe.

A. M. : Nous sommes maintenant organisés en pôles, ce qui n'existait pas jusqu'à présent. Nous nous appuyons sur un pôle “environnement” un pôle “droit public économique” et un troisième pôle “urbanisme construction immobilier”. Nous souhaitons une hyper spécialisation, gage, pour nos clients, de compétence et de réactivité. Nous voulons être un cabinet de niche leader sur ces trois secteurs qui sont étroitement liés dans la vie économique quotidienne des entreprises et des collectivités locales notamment. C'est la première fois qu'un cabinet de notre taille a cette ambition. Sur chaque pôle, nous avons des associés très spécialisés qui ont à leur actif une vingtaine d'années d'expérience tant en contentieux qu'en conseil. Nous sommes accompagnés de collaborateurs expérimentés qui pour certains sont au cabinet depuis plus de 10 ans. Nous pouvons donc faire valoir ces trois expertises simultanément.

M.-P. M. : Un cabinet moderne est un cabinet qui cherche à savoir ce que veulent ses clients pour améliorer le service rendu, c'est-à-dire un avocat avec une compétence pointue. Aujourd'hui, même en environnement, nous avons des spécialités. Le droit des produits chimiques est différent du droit des installations classées, du droit des sites et sols pollués ou encore du droit des déchets. Eu égard à l'évolution rapide du droit de l'environnement, un seul avocat ne peut pas être compétent sur l'ensemble des thématiques.

A.-P. : Quels sont aujourd'hui les rapports avec vos anciens associés ?

M.-P. M. : Nos relations restent bien entendu confraternelles. Nous avons travaillé ensemble pendant près de 20 ans. Je vais d'ailleurs continuer à collaborer avec Christian Huglo, dans le cadre doctrinal, sur l'actualisation du Code de l'Environnement dont nous sommes les co-auteurs, et sur le code de justice administrative, puisque j'y interviens également. Sur les dossiers, ce sera plus difficile, avec nos structures de clientèle très différentes à présent.

A. M. : Nous allons sans doute nous retrouver face à face dans certains dossiers, les experts sur ces matières sont peu nombreux.

A.-P. : Vous avez à présent un positionnement clair...

A. M. : Oui, depuis le 1er janvier dernier, notre positionnement est clair et assumé. Nous défendons pour l'essentiel des acteurs économiques, entreprises, industriels et collectivités. Cela nous donne une meilleure visibilité sans dualité ni conflits d'intérêts potentiels. Le droit, rien que le droit, le mélange des genres n'est jamais bon.

M.-P. M. : Nous souhaitons accompagner les entreprises confrontées aux méandres du droit. En tant qu'avocats, nous ne sommes pas là pour porter un jugement de valeur sur tel ou tel projet mais pour envisager sa faisabilité juridique et soutenir les dirigeants dans leurs prises de décision.

A. M. : Nos missions sont à 50 % du conseil, de la prévention, de l'anticipation, et 50 % du contentieux. Par exemple, il y a 20 ans, un groupe de cimentiers venait nous voir quand il était attaqué par une association sur ses autorisations administratives. A présent, il a intégré qu'il valait mieux que nous intervenions en amont du dossier, que nous auditions les demandes d'autorisation et que nous l'accompagnions tout au long de la procédure administrative. A partir de ce moment, le taux de contentieux a chuté drastiquement. Au lieu de gérer des affaires longues, coûteuses, au résultat aléatoire, il préfère la prévention. Un autre client « n'était pas dans les clous ». Après avoir sauvé le dossier lors d'un référé, nous l'avons mis face à une alternative : soit il nous écoutait pour se mettre en conformité de façon responsable avec une réflexion à long terme, soit nous arrêtions de le conseiller.
Outre l'environnement, nous avons nos autres pôles d'activité. Par exemple, sur la commande publique et la construction, Julien Girard fait profiter les clients de son expertise juridique pointue et opérationnelle, ayant été lui-même directeur juridique pendant de nombreuses années ; François Braud est, quant à lui, un expert dans la gestion des relations contractuelles entre les collectivités publiques et les entreprises.

A.-P. : Comment est structuré le cabinet Atmos ?

A. M. : Nous sommes quatre associés, Marie-Pierre Maître, François Braud, Julien Girard et moi. Marie-Pierre et moi sommes en charge du pôle environnement ; François Braud et moi gérons le pôle urbanisme, Julien Girard est en charge du pôle construction. Enfin, le pôle droit public économique est géré par François Braud et Julien Girard. Nous travaillons avec des collaborateurs, juristes et salariés présents à nos côtés depuis plus de dix ans pour certains. Un nouveau collaborateur vient d'être recruté et il devrait être suivi dans les mois qui viennent de deux autres, notamment pour intégrer le pôle urbanisme et construction où les attentes de nos clients se diversifient et croissent significativement.

A.-P. : Le nom du cabinet “Atmos” vient d'Atmosphère ?

A. M. : C'est effectivement le mot qui revient le plus souvent de la part de nos clients et la voix d'Arletty résonne. C'est aussi et surtout la volonté d'inspirer une respiration nécessaire à chaque réflexion pour une meilleure prise de décision. Les clients le retiennent facilement.

M.-P. M. : Au-delà du clin d'œil à “atmosphère”, Atmos est une marque qui a vocation à étendre son périmètre géographique. Nous avons déjà un bureau à Lyon, un autre à Bruxelles. Pour l'instant, ce sont des établissements secondaires. Dans d'autres villes, Montpellier par exemple, nous envisageons des partenariats avec des avocats déjà implantés avec lesquels nous avons des liens. Avec notamment l'ambition de répondre à des appels d'offres de collectivités importantes, avec des cabinets qui ont une vraie expertise.

A.-P. : Comment voyez-vous se tracer votre avenir ?

M.-P. M. : Nous souhaitons rester hyperspécialisés, mais en développement de nouveaux domaines d'intervention. Par exemple, en environnement, nous souhaitons nous positionner d'avantage sur la fiscalité environnementale. Les énergies renouvelables constituent également un domaine très importants pour demain : de la méthanisation à l'éolien en passant par la biomasse. L'économie circulaire est en train de révolutionner le droit des déchets. Nous suivons avec intérêt ces évolutions afin de pouvoir conseiller au mieux nos clients.

A. M. : D'autres sujets vont émerger. Jusqu'à présent, la médiation et la conciliation étaient strictement réservées au droit civil et au droit commercial. Le droit administratif vient d'intégrer très récemment la capacité de ces modes alternatifs de règlement des litiges dans le droit public. Nous savons qu'il y a un grand nombre de dossiers en droit public où nous n'avons rien à faire devant un juge administratif et qu'un conciliateur ou un médiateur sont souvent un recours optimal pour régler les différends de façon acceptable et dans des délais resserrés. Comme nous connaissons parfaitement la matière, je pense que nous pouvons également devenir de bons médiateurs. Voilà potentiellement de nouveaux axes de développement pour Atmos.

M.-P. M. : Nous avons également, au cabinet Atmos, la chance de pouvoir suivre de près l'évolution de la réglementation, notamment dans le cadre de groupes de travail au sein du Ministère de l'environnement ou des Affaires étrangères, ou du Conseil supérieur de la prévention des risques.

« La MOda est un projet bien équilibré »

Outre ses activités au sein d'Atmos, Alexandre Moustardier, ancien membre du Conseil de l'Ordre des Avocats de Paris et ancien membre du Conseil National des Barreaux, est gérant de la SCI MOda qui porte le projet de la Maison des avocats sur le parvis du nouveau palais de justice aux Batignolles.

Affiches Parisiennes : Nous avons entendu en fin d'année dernière le président Pascal Eydoux vous remercier pour le travail accompli dans le projet de déménagement du siège du CNB...

Alexandre Moustardier : Je l'en remercie. Nous avions à l'origine travaillé avec le Bâtonnier Jean Castelain sur une grande Maison des avocats de France qui devait réunir, non seulement le CNB, mais aussi l'UNCA, la CNBF, l'Anaafa… c'est-à-dire toutes les institutions des avocats. Malheureusement ce projet a échoué à une voix près... Le nouveau siège du CNB situé boulevard Haussmann n'est pas réellement une « Maison des Avocats de France » telle qu'elle avait été pensée à l'origine. Je pense que la profession est passée à côté de quelque chose de majeur.

A.-P. : Vous intervenez également sur la nouvelle Maison des avocats de Paris aux Batignolles...

A. M. : J'ai commencé à travailler sur ce projet en 2012 avec le Bâtonnier Christiane Féral-Schuhl qui a en a lancé la construction lors de son bâtonnat. Livraison du bâtiment est prévue à l'été 2019. Il faut maintenant que les avocats de Paris s'approprient leur maison, qui a été pensée, conçue pour eux comme la Maison des avocats du XXIe siècle. C'est un outil de travail pour les avocats et les membres de l'Ordre aux normes actuelles. Les locaux historiques de la place Dauphine ne répondent plus aux besoins actuels des avocats.

Au cœur du droit de l'environnement

Marie Pierre Maître est docteur en droit et a enseigné plusieurs année à l'université Paris 8, elle en a gardé le goût de la doctrine. Co-auteur du code de l'environnement avec Christian Huglo et du Code de justice administrative, elle est également l'auteur d'ouvrages sur REACH (réglementation sur les produits chimiques) et sur les installations classées pour la protection de l'environnement. Elle dispense de nombreuses formations en droit des déchets, droit des installations classées, droit des sites et sols pollués…. Elle est également membre du Conseil Supérieur de la prévention des risques technologiques

Affiches Parisiennes : quel est votre rôle au sein d'Atmos ?

M.-P. M. : En charge du pôle environnement avec Alexandre Moustardier, j'accompagne des grands groupes industriels, des PME/PMI et des collectivités en contentieux et également en conseil pour leurs projets et leur stratégie de développement, notamment pour leurs relations avec l'administration, leurs actions d'anticipation de la réglementation et leur mise en conformité réglementaire.

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