Dans le rouge depuis 2017, l'AP-HP s'attendait à boucler un troisième exercice consécutif à plus de 200 millions de pertes. Finalement, le plus grand groupe hospitalier français devrait enregistrer un déficit de 368 millions d'euros pour l'année 2022, selon le budget prévisionnel présenté récemment à son conseil de surveillance.
La faute à une inflation galopante et à des « charges exceptionnelles », liées à la Covid ou aux « mesures salariales » décidées par le Gouvernement et pas entièrement compensées à ce jour. Le pire resterait à venir. Avec la flambée persistante des prix – notamment de l'énergie – et la fin de « garantie de financement » mise en place pendant la pandémie, une perte de 397 millions est attendue cette année. C
ette situation critique n'empêche pas l'AP-HP de viser « un retour à l'équilibre en 2027 », avec un déficit ramené à seulement 36 millions en quatre ans. L'institution entend même réussir ce tour de force « sans réduction des emplois ni de coupe dans les investissements ». Au contraire, son plan consiste à recruter à tour de bras, afin de pourvoir les postes vacants et rouvrir les quelque 16 % des lits fermés, pour provoquer un « rebond d'activité » et engranger ainsi plus de recettes.