La course à la présidence de l'Amif, l'Association des maires d'Ile-deFrance, oppose actuellement deux Essonniens que sont Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy, et Stéphane Beaudet, actuel président et également vice-président de la Région.
A l'occasion d'une conférence de presse, Jean-Philippe Dugoin-Clément a officialisé sa candidature à la direction de l'Association et présenté clairement son principal objectif : « rendre l'Amif aux communes », pointant l'effacement de la structure au sein des territoires de la Région et la diminution du nombre de communes adhérentes ces six dernières années.
Un outil à remettre au service des collectivités
Pour le maire de Mennecy, l'Amif est un outil qui dispose d'un fort potentiel et qui doit être mis au service des communes, des intercommunalités et des syndicats. L'association a une double mission : de défense, de soutien et d'accompagnement tout d'abord, puis d'ingénierie, d'aide à la décision.
Réfutant une démarche « de personnes », Jean-Philippe Dugoin-Clément se dit animé par la volonté de mettre à profit l'utilité de l'Amif et la valeur ajoutée qu'elle peut apporter aux communes, en renforçant sa présence sur tout le territoire francilien. Aujourd'hui, la structure n'est pas assez active auprès des communes et ne pèse pas assez dans certains volets des collectivités, comme celui de la défense. La défense des collectivités vis-à-vis de l'Etat tout d'abord, la défense des collectivités franciliennes vis-à-vis des autres ensuite, s'agissant notamment de la péréquation verticale décidée lors du vote de la loi de finances, et enfin celle des collectivités en difficulté.
Un des souhaits du candidat est que l'Amif travaille en liens plus étroits avec les territoires, en y étant physiquement présente. Provenant du bureau sortant, Jean-Philippe Dugoin-Clément admet que les efforts de ce point de vue n'ont pas été suffisants. Conséquence de cette absence, la diminution des adhérents au fil des années. « A force de ne pas aller dans les territoires, nous avons perdu quelque 20 % d'adhérents. On est passé en six ans d'un peu plus de 1 100 adhérents revendiqués en 2014 à quelque 890 arrêtés au 31 décembre dernier », explique le maire, pour qui il est donc nécessaire, face à tel constat, de repenser l'orientation de l'Amif.
Pallier l'absence d'assistance de l'Etat
Des chantiers majeurs attendent les collectivités franciliennes. L'immense majorité d'entre elles ont moins de 15 000 à 20 000 habitants ou sont des agglomérations peu denses, et ont subi en dix ans la perte de leurs moyens alors même qu'elles sont confrontées à de nouveaux enjeux, notamment en matière d'aménagement ou d'environnement, sans obtenir de soutien de la part de l'Etat qui a perdu ce rôle d'accompagnement au quotidien. L'Amif, qui dispose de moyens importants, doit pouvoir fournir de l'ingénierie aux petites collectivités franciliennes, développer des services clé en main, s'appuyer sur les expériences réussies des communes pour inciter les autres maires et les accompagner dans leurs projets. L'Amif doit également s'intéresser aux enjeux auxquels sont confrontées les communes, comme l'aménagement ou la croissance de population, s'inspirer des actions fructueuses de certaines pour les étendre aux autres ainsi que définir les grandes lignes de l'Ile-de-France souhaitées pour les prochaines années. La ligne conductrice du projet du candidat est donc assise sur le travail collaboratif et le dialogue.
Agir au plus proche de la réalité du terrain
Se qualifiant de « faiseux », en opposition aux « diseux », Jean-Philippe Dugoin-Clément se présente à la présidence de l'Assocation avec la ferme intention d'agir. « Je préfère être quelqu'un qui essaie de faire, qui va sur terrain. », affirme t-il. Sa candidature est le fruit d'une réflexion de deux ans et demie, au cours desquels le maire de Mennecy a parcouru l'Ile-de-France, 400 communes, afin de s'imprégner de la réalité du territoire francilien. « On a une diversité francilienne qui est colossale », souligne t-il.
Soucieux d'agir au plus proche des réalités propres à chaque département, Jean-Philippe Dugoin-Clément a fait soutenir sa démarche par une quarantaine de marraines et parrains, issus de nombreuses communes franciliennes, afin de rendre, ensemble, l'Amif utile à ces dernières.
L'un d'eux, Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvette dans l'Essonne, témoigne du besoin des élus locaux d'être aidés et accompagnés par l'Association face à des problématiques nouvelles et toujours plus nombreuses. Pour ce maire, l'Amif peut apporter une expertise que les communes, qui en ont toujours plus besoin, n'ont pas en interne. Les maires ont besoin d'une structure qui puisse prendre en compte toutes les nouvelles règles et législations, dans de nombreux domaines, qui nécessitent une constante adaptation.
En travaillant en lien étroits avec les associations départementales, l'Amif, association régionale, pourra accentuer son utilité auprès des collectivités.
Face au triste constat qu'est celui de s'être coupé du territoire, Jean-Philippe Dugoin-Clément veut changer de cap et rendre cette structure visible et utile à toutes les communes. L'élection du nouveau président se tiendra en octobre prochain.