Les hausses les plus spectaculaires concernent, sans surprise, les énergies fossiles : carburant des véhicules, gaz naturel et gaz de ville, ou encore fioul des chaudières affichent des hausses souvent supérieures à 50 %, et pouvant même atteindre 140 % pour le fioul domestique. Ces hausses sont souvent dues à des ruptures d’approvisionnement liées à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. C’est vrai aussi pour la plupart des produits alimentaires, comme les huiles et graisses, les fruits et légumes, les viandes et poissons, mais aussi pour les services de transport et les véhicules neufs.
Certains produits ou services ont, en revanche, été relativement épargnés par la hausse des prix, soit parce qu’ils incorporent moins de ressources énergétiques, soit parce que leurs prix sont réglementés d’une façon ou d’une autre. C’est le cas des loyers, qui n’ont augmenté que de 2 % entre 2017 et 2022, mais aussi des services de fourniture d’eau, ou des assurances (habitation ou véhicules). Tous ont connu des hausses de prix relativement contenues.
Si les différents postes de dépenses ont subi des hausses de prix très contrastées, leur poids dans le budget des ménages est également très variable. Un bien ayant connu une forte hausse, mais représentant un poste budgétaire relativement mineur dans le budget des ménages contribuera moins au renchérissement du panier qu’un bien ayant connu une hausse modérée, mais représentant une part importante de ce panier. Malgré cela, il est possible de calculer avec précision la contribution de chacun des postes de dépense étudiés dans la hausse du prix du panier. Globalement, le panier a augmenté de 16 %. Mais c’est le poste logement qui pèse le plus lourd (près de 20 % du revenu disponible des ménages) devant l’alimentation (13 %) et le transport (11 %).

Des disparités selon le niveau de richesse…
La hausse du prix du panier varie selon le niveau de richesse des ménages. Si l'on devait résumer les résultats de l’étude : plus on est pauvre, plus les postes de dépense représentent une part importante des ressources financières disponibles annuellement. Les principaux postes du panier alimentation, logement et transport représentent 77 % du revenu disponible des ménages du premier décile (10 % les plus pauvres), mais moins de 20 % du revenu disponible des ménages du dixième décile (10 % les plus riches).
La répartition des dépenses n’est pas la même d’une catégorie de niveau de vie à l’autre. Ainsi, la part des loyers dans le budget total diminue lorsque le niveau de vie augmente (moins de locataires, plus de propriétaires). C’est l’inverse pour le poste achat de véhicules qui prend une part de plus en plus importante de la dépense au fur et à mesure que le niveau de vie des ménages s’élève.
… et selon leur localisation
Enfin, on observe que la hausse du prix du panier est de plus en plus forte à mesure que l’on s’éloigne du centre-ville et donc que le poids des énergies fossiles dans le budget des ménages augmente. En termes de structure de dépense, les écarts sont plus notables : place prépondérante des loyers et charges collectives au centre des zones d’emploi, importance croissance des dépenses liées à l’automobile (carburant, assurance, entretien, achat d’automobile) au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre.
Les écarts tendent néanmoins à s’estomper lorsqu’on rapporte la hausse du coût du panier au revenu des ménages. In fine, c’est pour les classes moyennes, les ménages ruraux, les propriétaires et les personnes âgées que les dépenses de logement, de transport et d’alimentation augmentent le plus.
