Ouvert par Dominique Restino, président de la CCI Paris, animateur du club « Paris, une chance. Les entreprises s'engagent ! » et présidé par Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, cette soirée en ligne et retranscrite en direct a marqué le lancement de la mobilisation des acteurs économiques franciliens dans le cadre du plan 1 jeune 1 solution. Cette conférence de presse a réuni Marc Guillaume, Préfet de la région d'Ile-de-France, Préfet de Paris, Didier Baichère, député des Yvelines et ambassadeur de « La France, une chance en Île-de-France », Didier Kling, président de la CCI Paris Ile-de-France, Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale, solidaire et responsable, ainsi que des représentants de réseaux professionnels des chefs d'entreprises et de nombreux acteurs de l'emploi et de l'inclusion des jeunes dans les territoires. En somme, un rendez-vous d'information sur les mesures de soutien à l'emploi des jeunes, d'échanges avec les intervenants, de témoignages de terrain et de partages d'expériences pour s'inspirer des initiatives mises en œuvre dans le cadre de ce plan. Aide à l'alternance, à l'embauche, emplois francs, jeunes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ou encore jeunes en situation de handicap, autant d'enjeux pour lesquels les différents acteurs économiques de la Région sont pleinement mobilisés et ont à cœur d'apporter des réponses concrètes. Un évènement organisé « pour pouvoir regarder l'autre dans son humanité », a souligné Dominique Restino, reprenant ces mots du discours tenu à la télévision française, la veille, par l'ancien président américain Barak Obama.
Plan 1 jeune 1 solution : présentation
Le soutien de l'Etat à la préservation de l'emploi a été massif depuis le début de la crise sanitaire et les entreprises franciliennes se sont très vite emparées des différentes mesures d'aides mises en place dans ce but. Plus de 350 000 entreprises de la Région ont sollicité le recours à l'activité partielle, soit 2 millions de salariés concernés et 6,7 milliards d'euros d'indemnisation mobilisés depuis mars dernier. Le fonds de solidarité a, quant à lui, permis de soutenir un million d'entreprises franciliennes pour plus d'1,5 milliard d'euros d'aides.
Lancé le 23 juillet 2020, le plan #1jeune1solution vise à offrir une solution à chacun des 750 000 jeunes arrivés sur le marché du travail mais aussi à ceux toujours sans activité ou en formation, en s'adaptant à toutes les situations. Il s'appuie sur trois axes : encourager les entreprises à embaucher, augmenter les formations et orienter les jeunes vers les métiers d'avenir ainsi qu'accompagner les plus éloignés de l'emploi en construisant 300 000 parcours d'insertion sur mesure. Pour cela, il mobilise un ensemble de leviers comme des aides à l'embauche, des formations, des accompagnements, des aides financières aux jeunes en difficulté, etc. afin de répondre à toutes les situations. Le plan s'appuie sur les spécificités de la Région que sont l'importance des quartiers et les contrastes du territoire.
En détail, il fait bénéficier à toute entreprise qui embauche un jeune de moins de 26 ans une compensation de charges de 4 000 euros, de 8 000 euros ou 5 000 euros s'agissant d'un alternant respectivement de plus ou de moins de 18 ans. Pour bonifier l'aide à l'embauche des jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville, le plan a intégré le dispositif de l'emploi Franc+, qui augmente l'aide pour le recrutement d'un jeune de moins de 26 ans, à hauteur de 17 000 euros sur trois ans pour un CDI et de 8 000 euros sur deux ans pour un CDD d'au moins six mois. Enfin, le Contrat initiative emploi (CIE) Jeunes est un dispositif qui donne lieu à une aide de 47 % du SMIC et dont l'Etat espère arriver à 1 000 signatures d'ici la fin de l'année.
Enjeu majeur soulevé par le Préfet de la région IDF, l'importance de la communication sur les mesures de ce plan, afin de les faire connaitre au plus grand nombre. A ce titre, il a rappelé que la Direccte a organisé de nombreux webinaires à cette fin. En outre, la publication d'un guide à destination des employeur, l'ouverture d'un guichet numérique et du chatbot Noa ainsi que de la plateforme jeunesdavenir.fr, gratuite et adaptées aux PME, où sont recensés 24 000 jeunes en recherche d'emploi, sont autant d'outils déployés dans cette optique et permettant de répondre à tout moment aux questions liées au plan 1 jeune 1 solution.
Un appel à l'aide précieuse des entreprises
Comme annoncé par Elisabeth Borne, ministre du Travail, l'Etat mobilise un budget « ambitieux » pour l'emploi, qui devrait atteindre 13 milliards d'euros en 2021 et auxquelq s'ajouteront 10 milliards d'euros supplémentaires par la suite. Son objectif est de « rester debout socialement et économiquement », a expliqué Didier Baichère, en se mobilisant pour l'accès à l'emploi et l'emploi durable. Mais pour le député des Yvelines, le pari de l'emploi nécessite l'engagement des entreprises, qui peuvent d'ailleurs s'appuyer sur des fondamentaux économiques plutôt bons. En effet, entre la fin du 1er confinement et reprise de l'activité, le taux de demandeurs d'emploi a baissé de 7 %, de 8,8 % concernant les jeunes de moins de 25 ans. Il est grand temps de s'intéresser, sur chaque territoire où sont implantées les entreprises, à tout ce qu'il est possible de faire pour les jeunes, comme par exemple prendre des élèves de 3ème en stage ou continuer à prendre des apprentis etc.
« Nous avons besoin des entreprises », a acquiescé Dominique Restino, tout comme Olivia Grégoire qui a, à son tour, félicité l'engagement et le réengagement des entreprises franciliennes. Ces dernières sont attendues sur le recrutement des jeunes et ont « un geste à faire autant qu'un bénéfice à en tirer, une responsabilité qui est un levier plutôt qu'une charge. ». Pour la secrétaire d'Etat, les entreprises franciliennes doivent porter un regard neuf sur les nouvelles générations, d'autant plus que l'Ile-de-France est un modèle de recrutement des jeunes, 750 000 arrivant chaque année sur le marché du travail. Elle a également rappelé que l'Etat ne peut rien faire pour les accompagner, les former et les guider sans les entreprises, et qu'il s'agit d'une politique partenariale inédite en la matière. Olivia Grégoire est ensuite revenue en détails sur les mesures du plan #1jeune1solution, notamment l'aide à l'alternance de 8 000 euros pour les jeunes majeurs et 5 000 euros pour les jeunes mineurs. Les alternants présents à la conférence de presse et leurs employeurs ont d'ailleurs témoigné à tour de rôle de leur propre expérience, notamment du soutien financier permis par les dispositifs de la Région pour favoriser l'alternance et aider à la relance économique. D'autres témoignages se sont succédés, détaillant les actions qui ont pu être mises en place pour l'insertion des jeunes grâce aux aides de ce plan. Parmi eux, celui de l'entreprise Septodont, dirigé par Olivier Schiller, qui a lancé en collaboration avec le réseau de fabriques numériques et inclusives Simplon, une école numérique pour les jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Ou encore celui de Nabil, en contrat d'apprentissage chez Adecco France, dont le président Alexandre Viros prévoit de recruter 5 200 jeunes en 2021, qui témoigne : « grâce à l'alternance, j'ai pu découvrir si le métier me plaisait ou pas ». Les missions locales jouent également un rôle important dans l'accompagnement des jeunes vers l'emploi, en leur proposant des solutions uniques et adaptées à leur situation. C'est ce qu'a expliqué Kevin, accompagné en garantie jeune au sein de la mission locale d'Ivry-sur-Seine : « elle m'a aidé à structurer mes démarches », a-t-il précisé.
Cet évènement a, in fine, illustré les réalisations concrètes de la volonté du Gouvernement de ne pas laisser la jeunesse payer le lourd tribut de la crise économique. Le plan 1 jeune 1 solution est plus qu'un plan gouvernemental, il a vocation à devenir « un plan de mobilisation nationale », appuie Thibaut Guilluy. « C'est votre conviction qui fera que l'on fera de la sortie de crise une opportunité pour la jeunesse, c'est votre énergie qui fera que l'on gagnera la bataille. », a-t-il lancé aux participants. « Ce soir n'est pas un point d'arrivée mais un point de départ pour qu'ensemble nous partons à la rencontre de toutes les entreprises qui n'ont pas encore saisi cette opportunité. », a conclu le Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises.