Affiches Parisiennes : pouvez-vous nous présenter en quelques mots les candidats UJA aux élections du conseil national des barreaux du 24 novembre 2020 ?
Marion Couffignal : L'UJA de Paris présente une liste représentative de la diversité de la profession : elle compte 5 collaborateurs, dont sa tête de liste, 3 associés et 8 installés. La moyenne d'âge des candidats est de 35 ans. Ils sont tous de vrais engagés, qui participent aux activités de l'UJA de Paris au sein des commissions de travail ou de l'équipe de SOS collaborateurs par exemple.
Pierre Reine : En outre, l'UJA de Paris est membre de la FNUJA, qui présente, au plan national, des candidats sur le collège général de province. Au sein du CNB, nous formerons, comme c'est le cas de nos élus sous la mandature actuelle, un groupe soudé et en mesure de représenter la diversité des avocats.
A.P. : les élections sont-elles particulières cette année ?
P. Reine : Cette année, la profession a fait face à des difficultés inédites. La mobilisation contre la réforme des retraites, puis les confinements ont fragilisé la situation économique des avocats. L'UJA a été en première ligne puisqu'elle reste très proche des confrères, via les services gratuits qu'elle leurs propose toute l'année. Par exemple, au sein de la commission installation de l'UJA pour laquelle je travaille, nous avons monté une cellule de crise pour orienter et accompagner les confrères sur les aides disponibles. Notre permanence mensuelle sur Webinaire rencontre aussi toujours plus de succès. Mais cette action de terrain n'est qu'une partie de la solution, l'autre étant de porter des projets dans les instances représentatives de la profession.
M. Couffignal : Notre programme au CNB est une réponse aux difficultés rencontrées par les avocats, mais pas seulement. Nous avons de l'ambition pour la profession qui s'exprime dans les différents travaux que nous menons depuis de nombreuses années afin de penser l'avocat de demain. Le fer de lance de de notre programme c'est, au-delà de la résilience dont nous saurons faire preuve à l'instar de la société tout entière, de permettre à l'avocat de regarder son avenir avec confiance car il sera doté de nouveaux outils et armé pour repenser son exercice professionnel, conquérir de nouveaux marchés, aller de l'avant avec enthousiasme. Nous voulons ainsi œuvrer en faveur de l'entrepreneuriat, mais aussi protéger certaines de nos prérogatives, comme le secret professionel. La défense de ce qu'est l'avocat permettra que nos confrères retrouvent cette confiance nécessaire pour se lancer dans de nouveaux projets. Nous avons d'ailleurs intitulé notre programme « rebondir, défendre, conquérir ».
A.P. : que proposez-vous pour aider les avocats à développer leurs activités ?
M. Couffignal : Concrètement, nous continuerons de porter des réformes qui vont dans le sens du développement des activités de l'avocat : améliorer sa présence numérique, l'aider à la diversification de ses activités, notamment en exploitant les possibilités offertes par la pluralité d'exercice et les activités accessoires, ou permettre la rémunération de l'apport d'affaire.... Cela implique également de continuer à travailler sur le parcours de carrière de l'avocat sur le long terme : les collaborateurs doivent avoir la possibilité de développer une clientèle personnelle et les institutions doivent les y aider en favorisant les dispositifs d'intéressement au chiffre d'affaires, la rémunération des apports d'affaires déjà mentionnée concerne également les relations entre collaborateurs et collaborants. Il faut enfin repenser la collaboration sur la durée pour ceux qui exercent dans des domaines qui ne se prêtent pas au développement de clientèle ou qui ne souhaitent pas développer.
P. Reine : Nos propositions ne sont pas un effet d'affichage en vue d'élections. Toute l'année, nous sommes très proches des confrères via nos services et connaissons leurs besoins et leurs difficultés. Par ailleurs, nous réfléchissons bien en amont sur les moyens d'améliorer la profession, au sein de notre commission permanente qui se réunit tous les mois. Notre programme n'est que l'aboutissement de ce long processus.
A.P. : quel est le bilan de l'UJA sur la dernière mandature au CNB ?
P. Reine : Sur beaucoup de sujets, les élus de l'UJA ont porté ou participé à des projets qui ont fait bouger les lignes en faveur de l'égalité et de la solidarité. Par exemple, nos élus, dont l'une était en charge de la commission collaboration, ont soutenu les propositions émanant des états généraux de la profession destinées à mieux protéger les collaborateurs. Des propositions ont vu le jour comme le contrôle a posteriori par les ordres des conditions d'exécution du contrat de collaboration libérale, un droit à la déconnexion et un encadrement de la rémunération à partir de la troisième année de collaboration. Nos élus sortants au CNB ont porté la consécration du « principe d'égalité » comme principe essentiel de la profession au sein du R.I.N.
M. Couffignal : Ils ont aussi œuvré pour le rayonnement de la profession, notamment par le développement du « réflexe avocat » auprès de l'écosystème entrepreneurial pour permettre aux confrères de conquérir des marchés qui n'étaient pas encore assez investis par les avocats ; par l'instauration d'une journée du droit dans les collèges ou la Juridiction Unifiée des Brevets à Paris pour renforcer l'attractivité du barreau français.